Peu jouée (et encore moins du côté américain), la période 1968-1975 est pourtant vraiment intéressante à jouer à Cold War.
6 gros dossiers à événements multiples vous attendent dans ce scénario :
Le Vietnam
En 1969, vous êtes en pleine guerre du Vietnam, et vous ne savez plus trop comment vous en sortir… La bonne nouvelle c’est que de nombreux événements intéressants vont tomber et vous permettre de faire évoluer la situation.
En Juillet 69, Vous pourrez adopter la doctrine Nixon et échanger une diminution de vos troupes au Vietnam ainsi que quelques points de prestige contre un bonus aux actions d’aide militaire. Sur une partie longue c’est une option vraiment intéressante qui vous permettra de renforcer plus facilement les pays alliés menacés par des guérillas communistes.
En Août 1969, un événement diplomatique vous permettra de tenter une sortie négociée de la guerre, là encore en échange d’une perte de prestige. Les chances de succès sont faibles, mais si ça marche, vous êtes soulagé sur le front vietnamien. (Personnellement , je préfère ne pas prendre cette option).
En Octobre, un événement historique « the mad man theory » vous permettra de tenter d’intoxiquer Moscou et le Nord Vietnam en leur laissant croire que vous êtes prêt à utiliser l’arme atomique contre le Nord. D’ailleurs vous pourrez même à cette occasion vraiment bombarder le nord avec l’arme atomique (ca réglera votre problème de Vietnam… mais vous fera perdre énormément de prestige).
En 1970, le conflit pourrait s’étendre au Cambodge… ou pas. A vous de voir si vous intervenez aussi dans ce pays.
En 1973, une occasion de vous retirer du Vietnam ( la tête pas trop basse ) vous sera offerte, à vous de la saisir : l’événement s’appelle « le traité de Paris ».
Le scénario finit en général en beauté avec l’invasion du Sud par le Nord en 1975.
Le proche Orient
Pas le temps de souffler, que la situation ait pu être stabilisée ou non au Vietnam, c’est le proche orient qui prend le relais, avec un risque de nouvel affrontement Arabo-Israélien.
Pour pourrez jeter de l’huile sur le feu en donnant à israel les avion qu’il réclame ou tenter une médiation avec la mission Rogers.
La mission Rogers est le seul événement multiple diplomatique de Cold War. Il s’agissait d’un essai d’embryon de système diplomatique complexe ou le joueur parle successivement à chacun des principaux pays impliqués pour tenter de les amener à la paix. Ironiquement, l’interface est très inspirée de celle utilisée pour les bras de fer nucléaires. Ne manquez pas l’occasion d’expérimenter ce système.
Il est possible que la situation finisse par exploser et que la guerre du Kippour se déclenche. Les évolutions de l’armement avantagent cette fois ci les égyptiens.
Allez-vous sauver vos alliés Israéliens ? Ou bien les laisser se débrouiller (les chars égyptiens ne sont pas si loin de Jérusalem) ?
En bref, avec qui allez-vous vous fâcher ? (indice : les israéliens n’ont pas de pétrole et les soviétiques risquent de mal réagir à une aide américaine).
Si vous avez pris du retard en point de prestige, rechercher le bras de fer nucléaire avec l’URSS est une option tentante pour essayer de vous refaire.
La détente ou la course à l’armement nucléaire
Dans ce scénario, vous aurez de nombreuses occasions de faire retomber la pression.
Les accords Salt I en 1972, puis la rencontre de Vladivostok en 73 et la relance des pourparlers de désarmement en 74 et enfin les accords d’Helsinki en 1975 seront autant d’occasion de calmer le jeu. Je dirais que c’est assez utile si le monde est au bord du chaos et que le joueur soviétique commence à envahir des pays.
Vous pourrez aussi commencer à parier sur l’essoufflement de l’URSS en l’entraînant dans une cours à l’armement qui devrait commencer à porter ses fruits avant la fin de la partie (et oui, vous avez plus de budget que le soviétique).
La Chine
La Chine s’est détachée de l’URSS et commence à établir un dialogue avec les USA. C’est tout bonus pour vos points de prestige (bien sur, vous chagrinerez ainsi Taïwan, mais c’est un si petit pays…). Un tel rapprochement fera beaucoup cogiter à Moscou : vous constaterez sans doute une modification de la stratégie soviétique.
L’Amérique du Sud
En début de partie, vous aurez un événement sur le bilan de l’Alliance pour le progrès en Amérique latine du président Kennedy. Il vous sera proposé de stopper le programme, ou de le renforcer. Vous récupérerez de précieux $ en stoppant le programme, que vous pourrez utiliser au Vietnam par exemple.
D’un autre côté, un programme boosté améliorera vos relations avec l’Amérique du Sud et renforcera les pays amis dans cette partie du monde.
Vous aurez l’occasion de jouer au salaud en Amérique du Sud un peu plus tard dans la partie en renversant le président du Chili et en appuyant l’opération Condor mise en place par les dictatures sud américaines pour éliminer la contestation gauchiste. Appuyer ces dictatures est mauvais pour votre prestige, mais sera indispensable si l’URSS choisit de déstabiliser cette partie du monde.
L’économie americaine
Oulà, ca commence à tanguer !
En 1971, vous aurez l’occasion de mettre fin aux accords de Bretton Woods, pilliers de l’économie mondiale d’après guerre, rien que ça ! Vous aurez le choix entre deux options pourries, l’une diminuant de manière importante votre budget, l’autre votre prestige.
Si vous mettez fin aux accords, l’économie de nombreux pays risque d’être déstabilisée, dont celle de la plupart de vos alliés européens. Cela se traduit par des événements mineurs (ceux du télex), aléatoires et récurrents.
Vous aurez sans doute aussi droit à la crise pétrolière de 1973 (à moins que le proche orient soit en paix et que vous ayez caressé les monarchies pétrolières dans le sens du poil). Vos alliés capitalistes perdent alors de la stabilité (pourvu que le soviétique n’en profite pas…)
Pour conclure
Une période mouvementée et passionnante à jouer du côté américain.